Comment rater votre gestion de projet en 7 conseils avisés
Ouest France, dans un , nous apprend qu’EDF a relevé ses prévisions ses coûts du projet de centrale nucléaire d’Hinkley Point C en Grande Bretagne avec une augmentation de 2 à 3 milliards d’euros. Ces surcoûts augmentent les risques de report, donc de retard. La raison ? Les conditions de sol difficiles.
Dans un autre article du journal , on apprend que le déploiement de la fibre optique prendra 6 à 9 mois de retard. La société NGE en charge du projet, reconnaît des difficultés liées à l’ingénierie, à une sous-évaluation de ressources humaines et aux difficultés de recrutement.
Voilà deux exemples où l’étude préalable a sous-estimé le projet, ignoré la situation de départ, s’est affranchie d’un état des lieux précis.
Beaucoup de raisons possibles :
- une pression financière qui pousse à l’optimisme
- un délai de réponse serré qui oblige à shunter des étapes d’études…
Peu importe ; le résultat est le même ; un échec dans les grandes largeurs.
Plutôt que répéter les arguments en faveur d’une gestion de projet efficace, nous rendons hommage ici à l’échec… ou comment bien rater sa gestion de projet.
Comment rater son projet ? 7 étapes-clés
Leçon n°1 : ignorer la situation de départ
C’est un must. Partir sabre au clair en ignorant volontairement la situation actuelle représente une forte chance d’échouer. Ne cherchez pas à savoir ce qu’il y a aujourd’hui… de toute façon, ça va changer ! Après tout, si on m’a confié un projet, c’est bien que ça ne va pas. L’analyse est donc simple : ça ne va pas. Conclusion : on fonce.
Probabilité d’échec : 90% Veillez toutefois à ne pas nommer un chef de projet trop curieux et méthodique qui aurait le défaut majeur de vouloir comprendre dans quoi il vient de s’embarquer.
Leçon n°2 : ne pas fixer d’objectif
Autre incontournable pour un écrasement en pleine mer ; l’absence d’objectif. Ne pas fixer d’objectif ; c’est ramer vers un horizon qui s’éloigne toujours. Et l’on rame, encore et toujours… Le succès est à portée de pagaies mais vous échappe inexorablement.
Probabilité d’échec : 90% Le projet peut toutefois être vendu comme un succès in fine par le chef de projet puisque rien n’a été fixé au départ.
Leçon n°3 : ne pas soutenir pas le projet
Le chef de projet a le plus souvent une fonction transversale ; ce qui en français de tous les jours signifie qu’il n’a aucune autorité hiérarchique. L’absence de soutien de la hiérarchie, des managers vous assure un plantage où chacun arguera de priorités directement liées à leur métier et n’auront donc pas de temps à consacrer à un projet dont, de toute façon, la fin était déjà incertaine.
Probabilité d’échec : 70%. Il est des chefs de projet à l’autorité et aux compétences qui peuvent toutefois s’affranchir d’un grand soutien. Méfiance, vous pourriez rencontrer le succès.
Leçon n°4 : oublier les méthodes
Méthode agile, planification des tâches avec étapes jalons : rien que du vent. Le feeling, il n’y a que ça de vrai ! L’important étant la finalité qui nous apparaît évidente, tout cela va être réglé rapidement et ça ne doit pas être bien compliqué. Ignorer toute logique de fonctionnement, toute préparation doit mener au plantage.
Probabilité d’échec : 90%. Un témoignage pour les 10% autres : « Ben moi, je vois, on a travaillé sans méthode ; ça a quand même été un succès ! ». Un miracle est toujours possible effectivement.
Leçon n°5 : nommer un chef de projet au hasard
Manager en transversal n’a rien de difficile. Autant choisir quelqu’un qui, passant par là, vous conforte dans l’idée qu’il/ elle n’a rien à faire. Le temps étant une donnée peu importante dans le management d’un projet, les compétences sont tout aussi inutiles. Le premier qui passe est donc le bon !
Probabilité d’échec : 50%. Attention, derrière un vagabond de couloir peut se changer aussi bien un incompétent (vous êtes chanceux) qu’un profil adapté. Le hasard a ses limites.
Leçon n°6 : s’abstenir de donner des moyens
Pas de ressources, pas de matériel, par d’investissement ! Certes, d’aucuns réussissent des miracles avec une économie de moyens. Mais soyons réalistes. Vous mettez toutes les chances de votre côté en privant de moyens votre chef de projet. Exsangue, ce dernier pourrait même jeter l’éponge ! Et là, Victoire par K.O. ! Applaudissements ! Hourras de la foule ! Un bel échec bien organisé. Chapeau l’artiste.
Probabilité d’échec : 90%. On a évoqué le miracle plus haut. Priez le Dieu de l’échec. Avec l’absence de moyens, vous devriez être entendus.
Leçon n°7 : garder le secret
La communication ; c’est le meilleur moyen d’intéresser l’autre, de l’avertir des améliorations futures, de lui permettre de s’adapter préventivement à la future situation. Mais, ayez le bon réflexe ! Gardez pour vous l’information et si, par obligation de votre hiérarchie, vous deviez en parler, survolez le sujet avec une présentation courte avec PowerPoint ; ça passe toujours.
Probabilité d’échec : 80%. Le taux de rejet des décisions et des changements subis doit favoriser votre échec. Communiquer, informer, intégrer les utilisateurs finaux présentent un risque non négligeable. Soyez intraitable sur le secret.
Malgré nos conseils, la gestion de projet est en croissance
Depuis de nombreuses années, la gestion de projet prend une place prépondérante dans les organisations.
Entre 2010 et 2020, 15,7 millions de nouveaux emplois devraient être créés dans la gestion de projet au niveau mondial. En 2010, ce sont les services commerciaux et la production industrielle qui embauchaient le plus de personnes en gestion de projet, respectivement 2 millions et 630 000 emplois. Entre 2010 et 2020, les services de la santé se joindront aux services commerciaux en tant que secteurs à forte croissance de l’emploi dans la gestion de projet.
La demande de professionnels en gestion de projet devrait augmenter de 12%, ce qui va donner lieu à la création de près de 6,2 millions d’emplois d’ici 2020.
En 2010, ce sont les services commerciaux et la production industrielle qui embauchaient le plus de personnes en gestion de projet, respectivement 2 millions et 630 000 emplois. Entre 2010 et 2020, les services de la santé se joindront aux services commerciaux en tant que secteurs à forte croissance de l’emploi dans la gestion de projet.
Source : PMI’s Pulse of the profession study « Capturing the value of project management »
Et si, par hasard, vous avez plûtot envie de réussir votre gestion de projet, n’hésitez pas à nous contacter. Nous étudierons précisément votre cas et adapterons les moyens pour parvenir un projet réussi.
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Les systèmes de management intégré (SMI) : un véritable avantage
L’International Standard Organization (ISO) a publié en 2018 un guide « ISO Handbook » ; manuel pour l’intégration des systèmes de management (SMI). Cette parution est tout sauf le fruit du hasard puisqu’elle répond à une tendance forte ; la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Les préoccupations de service clients, de protection de l’environnement et de qualité de vie au travail sont désormais prises en compte dans de nombreuses organisations dans leur globalité.
Pour répondre à ces sujets, on adopte les normes ISO 9001 (Qualité), 14001 (Environnement) et 45001 (Santé et Sécurité au Travail – SST) pour donner naissance au système de management intégré. La tendance n’est pas nouvelle puisque l’AFNOR publiait déjà en 2003 un document intitulé « Systèmes de management intégré – Bonnes pratiques et retour d’expérience »(1).
Répondre aujourd’hui à l’ensemble de ces sujets est désormais plus simple …ou moins compliqué (question de point de vue). Les trois principales normes de management disposent désormais (depuis 2018) de la même structure dite « High Level Structure ». L’HLS permet de travailler sur les sujets qualité, environnementaux et SST de façon simultanée.
Dans ces conditions, pourquoi se lancer dans une démarche de SMI ?
Anticiper la généralisation de la RSE
Les fonctions achats intègrent de plus en plus les dimensions RSE dans les critères de sélection. Par exemple, la plateforme ECOVADIS de notation RSE permet aux clients (plus de 300 grandes entreprises) de sélectionner leurs futurs prestataires sur leur performance globale (économique, environnementale, sociale). Et cela parmi les 55000 entreprises référencées dans 198 secteurs d’activité. Le succès d’ECOVADIS, plateforme relationnelle, est significatif d’une tendance lourde : la qualité de service seule ne suffit plus.
Si les obligations actuelles ne touchent pas encore toutes les PME / PMI ; elles sont déjà fortement sollicitées lorsqu’elles travaillent dans des secteurs de fortes exigences telles que l’aéronautique ou l’automobile.
Se préparer via le système de management intégré ; c’est aussi anticiper les préconisations de l’ISO 26000 sur la Responsabilité Sociale des Entreprises (norme non certifiante).
Les systèmes de management intégré : un facteur de différenciation
La « DLC (2) » de cet argument est certes limitée car la tendance amènera l’ensemble du secteur économique vers les systèmes de management intégré. Cependant, se lancer dans cette démarche représente encore et pour quelques années un véritable atout concurrentiel. Mieux, de plus en plus d’entreprises ont fait de l’environnement ou de la sécurité leur cœur de métier et connaisse un véritable succès économique.
Une illustration ? La société Les filatures du parc, près de Castres, recycle et traite des matériaux comme de vieilles ceintures de sécurité, pour les transformer en fil. Des fils qui serviront pour réaliser les tissus équipant les banquettes et une partie du tableau de bord de la RENAULT ZOE. Originale et innovante, cette entreprise prévoit d’embaucher pour faire face à la croissance des futurs besoins.
Le SMI concilie l’ensemble des attentes et impose une vision globale
Intégrer des attentes différentes. Définir sa stratégie en ayant l’ensemble des paramètres à disposition permet de définir des objectifs de façon fiable.
Si l’équation n’est pas toujours facile à résoudre, si concilier économie, environnement et social peut sembler schizophrénique ; l’entreprise y trouvera une réponse pour chaque partie prenante. Et surtout elle trouvera un équilibre des intérêts. La stratégie retenue sera ainsi cohérente, acceptable pour tous. Et cerise sur le gâteau, elle sera nécessairement innovante puisqu’elle devra répondre à des besoins parfois contradictoires.
L’efficience est au rendez-vous
Intégrer trois référentiels, c’est réfléchir conjointement au :
- Service client ;
- Ses impacts environnementaux ;
- Et au social.
Cette réflexion incite à trouver des solutions innovantes mais aussi efficientes pour répondre aux enjeux internes et externes de l’entreprise.
Pour une industrie, cela consiste par exemple à intégrer des démarches comme :
- Le lean management,
- L’industrie 4.0 où la concentration sur l’essentiel, sur les flux « au plus court »,
- La robotisation,
- Ou la digitalisation
Ces démarches ont des conséquences bénéfiques à la fois sur la qualité, la sécurité et l’environnement.
Le SMI est désormais à la portée des PME / PMI
La structure identique des trois normes de management qualité, environnement, sécurité et santé permet de faciliter l’intégration de ces référentiels dans les entreprises, y compris les PME et PMI.
La démarche préventive qui fonde ces normes implique certes un travail différencié sur les risques qui se matérialise dans trois documents différents(3). Mais, une fois cette démarche préventive et l’étude de l’environnement réalisées (au sens large), les actions peuvent être traitées simultanément pour les trois référentiels.
Cette donnée entraîne des conséquences concrètes puisqu’elle autorise une PME / PMI à se lancer dans un système de management intégré sans dépenser une triple énergie mais en factorisant ses efforts.
Et après, comment inscrire votre activité dans un système de management intégré ?
Aller vers le SMI se construit en respectant la logique des normes. Ni plus ni moins.
Mettre en place ce type de démarche nécessite de la méthode et un plan de travail précis pour ne pas partir tous azimuts. Quelle que soit la maturité de votre organisation dans la qualité, l’environnement ou la SST, vous pouvez entamer une démarche globale ou séquencée sans que cela nécessite une « remise à zéro » entre chaque norme.
Besoin d’en savoir plus ? Contactez-nous.
- AFNOR, Systèmes de management intégré – Bonnes pratiques et retour d’expérience
- DLC – Date Limite de Consommation – à comprendre ici comme une durée limitée de l’argument
- le document unique (pour la SST), l’analyse environnementale et l’analyse des risques opérationnels