En quoi la CSRD va avoir des impacts sur les PME ?

La CSRD impacte les grandes entreprises européennes depuis le 1er janvier 2024 en renforçant la transparence des données transmises aux différents acteurs investisseurs et grand public. Qu’en sera-t-il pour les PME ? En quoi la CSRD va avoir des impacts sur les PME ?

Qu’est-ce que la CSRD ?

La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) est une législation européenne qui vise à renforcer et harmoniser la communication des informations en matière de durabilité par les entreprises. Faisant suite à la DPEF (Déclaration de Performance Extra-Financière), la CSRD fait obligation aux entreprises de publier des rapports de durabilité. Ces rapports annuels intègrent aspects environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).

Si aujourd’hui, seules les grandes entreprises sont concernées directement, les impacts de cette nouvelle législation sur les PME sont certains, à court ou moyen terme.

Nous en avons retenu quatre principaux.

le saviez vous - CSRD - Qualix

 

 

4 impacts de la CSRD sur les PME

 

1.       De la nécessité d’intégrer les parties prenantes

 

Avec les obligations de transparence sur leur performance extra -financière, les grandes entreprises vont devoir intégrer la performance de leurs partenaires (fournisseurs et sous-traitants). Ainsi les performances environnementale, sociale, de gouvernance (ESG) seront sans doute des critères inclus de façon systématique dans les appels d’offre. (Ils le sont déjà dans de nombreuses consultations).

A ces critères ESG, il est possible d’ajouter les exigences déjà présentes dans la norme ISO 26000 sur la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE). Avec des exigences telles que l’éthique, les droits humains, l’implication dans la communauté locale, la santé et la sécurité.

De façon générale, les PME doivent s’inscrire dans une démarche RSE. Et pour se convaincre du caractère inéluctable de cette démarche, la nouvelle version de la norme ISO 9001 (publiée fin 2025 début 2026) va intégrer la responsabilité d’entreprise dans ses exigences.

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2.       Transparence et maîtrise des données

 

Assurer un reporting extra financier nécessite de disposer de données fiables et exploitables sur les critères ESG.

Comment réaliser un bilan carbone, un bilan sur la qualité de vie au travail ou bien sur la gouvernance ?

Voilà des sujets qui sont nouveaux pour de nombreuses PME ou pour lesquels les PME disposent de peu de données.

C’est dès à présent que les PME doivent travailler sur leurs pratiques mais aussi sur les données issues de ces pratiques. Exploiter de façon fiable des données sur les impacts environnementaux de ses activités nécessite un travail important d’analyse (un état des lieux préalable indispensable). Puis un travail d’exploitation statistique et enfin un plan d’actions adapté pour améliorer leur performance.

Ce sont donc des ressources supplémentaires qui vont être nécessaires pour traiter ces sujets que les grandes entreprises imposeront prochainement.

Des ressources en temps, en compétences et en outils de traitement et d’analyse de données.

 

3.       Changement de la politique des partenariats

 

Qu’il s’agisse de :

 

  • Repenser la chaîne logistique pour atténuer les impacts environnementaux ;
  • Garantir que les prestataires sont respectueux des règles légales et éthiques ;
  • Ou de s’engager dans des actions citoyennes…

 

Les PME intègreront de nouvelles pratiques pour se conformer aux exigences des grandes entreprises. Cet effet domino a toujours existé pour faire progresser la qualité et la productivité. Désormais, les exigences qui s’appliquent aux PME concernent les sujets ESG : éthique, sécurité, et qualité de vie au travail…

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4.       De la nécessité d’innover

 

Garantir la conformité réglementaire, intégrer de nouvelles pratiques, répondre à de nouveaux attendus…Finalement, le sentiment d’une accumulation de coûts supplémentaires est légitime. Contents ou non, les dirigeants de PME n’ont d’autre choix que d’innover en permanence.

Par une politique de petits pas concrets et de bon sens déjà pratiquée, l’innovation passe par des améliorations du quotidien. Elle passe aussi par l’intégration d’outils / techniques telles que l’Intelligence Artificielle, la Business Intelligence, l’Innovation managériale ou l’écoconception…Ce sont autant de réponses aux attentes des clients mais aussi des moyens de rentabiliser les surcoûts issus de ces exigences supplémentaires.

 

Quelles conséquences positives de la CSRD peuvent être attendues pour les PME ?

 

Des avantages pour les PME issus de ces exigences sont probables :

  • L’accès aux marchés des grands comptes privés mais aussi publics ;
  • Egalement, l’attractivité auprès de la nouvelle génération (l’image employeur) ;
  • Une maîtrise accrue du fonctionnement interne et des données statistiques ;
  • Et une implication des parties prenantes plus intégrée au quotidien…

 

En résumé, atteindre un niveau de maturité sur la responsabilité d’entreprise ; c’est disposer d’avantages concurrentiels certains.

Conclusion

En écrivant cet article, nous sommes bien conscients que le devoir de transparence devra s’accompagner de garde-fous afin que cette transparence ne soit pas un argument pour l’ingérence de la part des clients. Une ingérence qui obligerait les PME à investir au-delà de leurs capacités serait dangereuse pour leur pérennité. Si les grandes entreprises exercent une influence favorable sur les performances de qualité et de productivité, on parle désormais de progrès sur des critères dont le bénéfice économique n’est pas encore démontré.

 

En définitive, seules l’expérience et des exigences adaptées aux tailles d’entreprise permettront aux PME d’intégrer les impacts de la CSRD dans leur organisation. Cela pourra aussi accentuer les certifications attestant de démarches volontaires en ce sens… et même exercer une influence sur des accès à certains financements publics.

De notre point de vue, il ne s’agit pas d’un effet de mode mais d’une tendance lourde. Une tendance qui transformera une démarche volontariste des premiers temps en obligation généralisée à plus ou moins court terme.

 

Si vous souhaitez échanger sur le sujet avec nous et vous préparer dès à présent, nous serons heureux de vous accompagner dans votre « transition ».

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La RSE peut-elle être rentable ?

Est-ce que rentabilité économique rime avec RSE ? Dans un contexte de développement des démarches RSE avec l’avènement de la CRDS(1) en lieu et place de la DPEF (Déclaration de Performance Extra Performance) : quel est l’impact financier de la RSE ? Pour rappel, 50 000 entreprises en Europe (3800 en France) sont soumises à la réalisation d’une déclaration de performance extra financière.

Au-delà des obligations qui ancrent les démarches RSE dans un processus d’obligations incontournables, la question est celle de la contribution économique de toute démarche responsable.

Tous les secteurs ne peuvent pas prétendre à une rentabilité responsable

Si on parle rentabilité économique, effectivement certains secteurs d’activité sont dépendants de la concurrence internationale. Que cela dépende de l’extraction de matières premières, du taux d’imposition favorable ou encore de charges salariales minorées…il est très difficile voire impossible pour des entreprises françaises d’être compétitives.

Le dernier exemple en date est la fermeture de SYSTOVI, entreprise nantaise de panneaux solaires, mise en liquidation judiciaire le 17 avril dernier. La concurrence chinoise et l’absence de réciprocité des barrières douanières sont évidemment la cause de cette situation.

 

Et pourtant, une démarche RSE peut contribuer au développement économique de l’entreprise.

5 pistes en faveur d’une rentabilité économique de la RSE

Préambule : du simple respect de la législation comme facteur d’économie

Assurer la conformité est en soi une facteur d’économie…pour éviter les pénalités. Ce que les Anglais nomment ‘compliance’ nécessite des dispositifs de veille. Il suffit que cette dernière soit réalisée en interne grâce à des experts externes. En effet s’entourer de spécialistes qui garantissent le respect des nombreuses lois et règlements applicables aux entreprises est facteur d’économie. Il s’agit là d’un véritable investissement qui s’avère rentable.

 

Piste n°1 : l’accès au marché des grandes entreprises

Les grandes entreprises sont dans une démarche de responsabilité qui les amènent à contractualiser avec des partenaires qui ont une démarche « responsable ». Cette priorité, associée à des critères de performance tarifaire, représente un avantage concurrentiel indéniable. Le succès des plateformes d’achats responsables démontre que les critères de sélection sont réellement pluriels. Accéder à ces marchés, c’est ainsi s’assurer une visibilité des affaires à court et moyen terme.

 

Piste n°2 : la prévention et la gestion des risques, facteur de rentabilité économique

Travailler sur la prévention, c’est éviter les défaillances en matière de sécurité, de qualité des produits et services et les gâchis sur l’environnement. A travers une démarche généralisée de gestion des risques qui impliquent les parties prenantes internes et externes (les partenariats). Les effets économiques sont indéniables.

Les coûts relatifs aux accidents et arrêts de travail, à la non-qualité, aux gâchis sont des indicateurs courants de la performance d’entreprise. Ils font désormais partie des critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance). Des critères sur lesquels les grandes entreprises doivent désormais réaliser un reporting.

Si nous prenons l’exemple du risque informatique, il faut rappeler que le coût annuel de la cybercriminalité en France. Il est aujourd’hui évalué à plus de 100 milliards d’euros (source : statista / voir l’étude). C’est pourquoi, en adoptant une démarche préventive, les entreprises investissement sur une assurance interne.

 

Piste n°3 : L’innovation moteur de valeur ajoutée et de rentabilité  économique

L’intelligence artificielle, la digitalisation, la modernisation des outils de production…autant de progrès qui permettent de rationaliser les coûts, de les réduire. Comme tout « saut technologique », cela s’accompagne d’une nécessaire mutation des compétences, plus techniques, moins répétitives. On pense bien évidemment à l’Intelligence Artificielle dont les bénéfices sont multiples. Automatisation des processus, analyse de données ou encore apprentissage automatique contribuent à libérer le travail de ses tâches les moins intéressantes et les plus pénibles. Comme toute mutation, elle génère aussi des économies d’emplois…Elle est donc rentable à court terme sur ce critère. Mais, surtout, elle engendre une valeur ajoutée économique grandissante par l’intégration de compétences « pointues ».

 

Piste n°4 : la protection de l’environnement : des économies générées

L’analyse du cycle de vie, la gestion des déchets, l’écoconception ou l’utilisation de déchets comme matière première, la visioconférence ou encore le covoiturage, des solutions énergétiques non fossiles…autant de démarches dont l’ambition écologique a aussi des vertus économiques. Ces dispositions ont le double avantage d’être écologiquement et économiquement bénéfiques.

 

Piste n°5 : le renforcement des relations avec les parties prenantes

Comme nous l’avons évoqué plus haut avec la conformité, s’entourer de spécialistes est un gage de performance. Il existe toujours plus de compétences expertes à l’extérieur d’un organisme qu’à l’intérieur. L’idée n’est pas d’externaliser les processus mais bien de créer les meilleurs partenariats possibles sur des sujets « structurants » tels que des changements d’ERP, d’implantation de lignes de production, de stratégies d’achats ou de certifications…Avec le sens donné au mot partenariat, il est possible de de réaliser des gains financiers et ainsi valider la rentabilité économique de la RSE.

CTA- grille d'audit de la démarche RSE selon l'ISO 26000 - par QUALIX

 

Et si l’attractivité était profitable…

Une entreprise qui démontre sa responsabilité sociale, sociétale et environnementale (RSE) répond aux attentes professionnelles de la nouvelle génération. Laquelle est soucieuse de trouver un emploi qui a du sens, de s’investir dans une entreprise qui a pour projet un développement responsable. Les candidats les plus diplômés plébiscitent désormais les entreprises qui s’engagent dans une démarche RSE. C’est donc une démarche gagnante sur tous les tableaux puisqu’attirer les meilleurs doit contribuer à rendre l’entreprise performante et donc profitable.

 

Conclusion, la rentabilité économique d’une démarche responsable

La RSE est-elle une démarche rentable économiquement ? oui.  La rentabilité de la démarche RSE n’est plus à prouver et contribue au développement de l’entreprise avec un bon accompagnement.  Vous souhaitez vous faire accompagner dans la mise en place ou le suivi de votre démarche RSE ? Contactez Qualix.

 

 

(1) La Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) est une directive de l’Union européenne qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2024. Elle établit de nouvelles normes pour le reporting extra-financier et impose des critères plus rigoureux en matière d’Environnement, de Social et de Gouvernance (ESG) aux entreprises européennes.

La CSRD vise à améliorer la transparence et la comparabilité des informations non financières fournies par les entreprises. Elle s’applique à environ 50 000 entreprises, contre 11 700 auparavant.

Cette directive s’inscrit dans le cadre du Pacte Vert européen, qui vise à atteindre la neutralité carbone en Europe d’ici 2050. En d’autres termes, elle fait partie des efforts de l’UE pour lutter contre le changement climatique et promouvoir une économie durable. – source : Copilot.

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